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Une des grosses difficultés d'Unay (peut-être la plus grosse) a été signalée par le Dr Carpentier et le CRA comme "les rigidités". Je retrouve ce terme dans deux exemples récents.

Le week-end dernier ont était dans la voiture pour se promener en famille, dans la matinée. Le soleil était sorti et nous portions tous les trois des lunettes. Unay commençait à nous demander avec impatiente quand est qu'on arrivait à notre destination et pour le faire patienter je me suis servi de deux ressources qui marchent bien avec lui: le listing et les couleurs. Donc je lui disait (en espagnol) "nous avons tous les trois de lunettes Ray Ban: papa de Ray Ban noires, moi de Ray Ban marrons et toi de Ray Ban jaunes". ça l'a beaucoup plu, il a rigolé et répété la phrase 2 ou 3 fois avec le sourire. Puis on a plus reparlé de ça. Ce jour on a fait beaucoup de choses, à la promenade en foret du matin a suivi un pic nic, puis une visite à une ferme pédagogique et le soir on a bu l'apéro avec des copains.

Le lendemain, pendant que nous finissions le petit déjeuner et papa était dehors, Unay a prit ses lunettes et m'a demandé comment dit "gafas" (lunettes en espagnol) en espagnol. Alors je lui ai répondu "tu l'as bien dit, c'est ça: gafas". Il m'a reposé la question d'un ton anxieux et je lui ai donné la même réponse, pour son plus grand désarroi car tout de suite les larmes ont inondé ses yeux, il m'a regardé terrifié et m'a reposé la question d'un ton encore plus angoissé. Avant qu'il parte en crise, j'ai une une illumination et lui ai répondu en espagnol "nous avons tous les trois de lunettes Ray Ban: papa de Ray Ban noires, moi de Ray Ban marrons et toi de Ray Ban jaunes". Et là, il a fait un grand sourire et j'ai pu lire dans ses yeux la reconnaissance, je lui avait sauvé.

Une situation similaire s'est produit ce matin. Unay s'est réveillé de bon humour. Puis, Il a aperçu depuis sa chambre le plateau avec son petit déjeuner, prêt sur sa petite table du salon. Le biberon y était aussi et son visage a complétement changé, les larmes sont montées aux yeux, l'anxiété, exactement pareil que quand je ne donnais pas "la bonne réponse" sur les lunettes. Il a signalé le plateau en me disant "le biberon", en pleurs et frôlant la crise. Mais avant que cela se produise, j'ai sorti le biberon du plateau. Il ne devait pas être là, d'habitude il lui est donné à la main, il ne fait pas partie des choses proposés dans le plateau. Il peut aussi être sur la table, ou ailleurs, mais pas sur le plateau. Une fois que je l'ai retiré, j'ai souri en disant qu'il ne devait pas être sur le plateau, en caressant les la tête d'Unay; ça l'a détendu, il a rigolé aussi, les larmes toujours aux yeux.

Ces deux exemples sont le même cas de figure qui se produisait quand on enlevait le linge de l’étendoir et Unay faisait de grosses crises en cambrant tout son corps et en se tapant à soi-même la tête. Maintenant ça arrive moins dans ce cas là et quand il commence à stresser je lui propose de me donner lui même les vêtements; ça le rassure. Il les mets dans le panier et ça lui plaît.

Est ce que ces exemples font partie des rigidités? En tout cas, ce sont des choses très difficiles pour Unay, des subtilités que nous ne captons pas toujours ou ne pouvons pas toujours répondre comme il le souhaite. Sa souplesse est un grand axe de travail pour son bien-être.

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